[cross] De drôles de passagers

« Oui la vue est belle en tout point. Celle île est magnifique pour qui aime la nature, le calme… »

Il passa une main sur sa nuque et se gratta

« Ca fait du bien de les sortir un peu… Je n’étais même plus sur de savoir comment on faisait…»

Il s’accroupit et inclina la tête sur un côté puis sur l’autre.

« Shhhttt shijima… »

Il resta quelques secondes en silence, variant l’orientation de sa tête, avant de se relever. Il lui prit la main et l’attira au bord sur la face opposée d’où il venait.

« Attends mon signal. »

Il la relâcha et bondit jusqu’au niveau inférieur tombant sans un bruit sur ses mains et pieds. Il avança un peu et s’arrêta prés d’un bloc de pierre de bonne taille entièrement recouvert de mousse. Il passa sa langue sur ses lèvres et dans un mouvement d’une rapidité exceptionnelle plongea sa main entre la pierre et le mur, un espace d’une trentaine de centimètres.

Lorsqu’il retira son bras on entendait de nombreux sifflement quasi continu et un corps long d’un petit mètre pour un tour de quelques centimètres sans patte gigotait en tentant de s’enrouler autour du bras.

« Désolé kami mais j’ai faim… »

Il planta ses crocs dans le corps qui cessa de remuer au bout de quelques secondes. Il garda la créature inanimée dans sa gueule et agrippa la pierre de ses main d’un simple effort il tira dessus et fini par la faire tomber dévoilant un conduit suffisamment large pour eux se glisser. Il lui fit alors signe de descendre puis continua à mâchonner son serpent.

Saraban le regarda faire en affichant une mine contrite. Qu'il mange de cette façon ne la gênait pas, même elle s'imaginait faire pareil et ça la remuait des pieds à la tête, de petits frissons de répulsion la parcouraient.
Elle prit appui ses jambes et s'élança en l'air en déployant ses ailes. Elle s'amusa à faire un tour du bâtiment avant de rejoindre Kiba sur l'étage du dessous.

La jeune femme rétracta le flux d'aether présent dans son dos et s'approcha de la faille. Elle prit appui sur la pierre et regarda à l'intérieur.

Tu entres d'abord ?

Kiba était toujours en train de mâchonner son serpent mort.

Kiba fini d’arracher le dernier morceau de muscle du serpent et jeta la carcasse par delà le bord du toit. Il y avait encore quelques organes qu’il n’avait pas touché mais de petits charognards finiraient les restes. Il se pourlécha les babines et de sa langue effaça toute trace de sang sur son menton et son nez.

Kiba se glissa alors dans la conduite.

« Tsss je me demande si c’est pour pouvoir admirer mes petites fesses ou par peur de rencontrer la veuve de mon casse croûte… Surtout qu’une seule morsure et adieu. »

Fit-il en riant tout en progressant dans le tunnel d’aération. Il s’arrêta au bout de quelques mètres.

« Kusai… Fais attention en bas c’est le sous sol… Et je doute que tes ailes aient le temps de ralentir ta chute. Je vais te rattraper. »

Sur se il se laissa tomber et se réceptionna au sol. Il inclina a nouveau sa tête et huma l’air.
La salle était amusante, une sorte de mousse phosphorescente avait poussé et recouvert une grande partie des murs mais elle baignait l’intérieur tout entier d’une lumière verdâtre. Les yeux de Kiba s’habituèrent à cette luminosité et il pût apercevoir que si l’extérieur du bâtiment était carré l’intérieur lui était circulaire. De grandes statues similaire à celle du reliquaire faisaient office de piliers et de leurs ailes soutenaient le niveau supérieur. C’était malgré l’âge très bien conservé. À l’exception de l’entrée dont une grande partie s’était écroulée, on pouvait encore voir, brisé en de nombreux fragments un sceau qui avait du jadis trôner fièrement sur le linteau. Il n’en restait plus que des vestiges usé par le temps.

« C’est bon mon cœur tu peux venir on est seuls hormis quelques insectes… »

Il s’apprêta à réceptionner Saraban.

Saraban s'appuya sur l'entrebâillement de la brèche et se glissa à l'intérieur. Elle avança à quatre pattes jusqu'à atteindre l'ouverture de la conduite qui donnait sur les entrailles du bâtiment. Kiba était plus bas, il voulait vraiment qu'elle se laisse tomber comme ça ?

La jeune femme s'assit comme elle le pu et joignit les mains devant elle. Une petite mélodie s'éleva et se répercuta contre les murs autour d'eux. Elle fut alors entourée d'une petite aura bleue qui sembla pulser à plusieurs reprises avant de disparaître.

Bon... Au moins ça amortira un peu... Au cas où...

Elle s'avança autant qu'elle le pu avant de se laisser glisser puis tomber en contrebas. Dieu qu'elle n'aimait pas ça.

Kiba rattrapa Saraban au vol tout en abaissant son corps afin d’amoindrir l’impact de la chute. Elle avait les yeux fermés. Il déposa un bisou sur sa joue.

« Tu vois tout c’est bien passé. Jamais je n’aurai pris de risque pour toi tu m’es trop précieuse. »

Il l’aida à se redresser et s’adossa contre la paroi.

« Je te laisse explorer si tu vois quelque chose d’intéressant. On ne profane rien ici en étant là ?»

Ajouta-t-il avant de partir à fouiner dans les coins en murmurant

« Petite, petite, viens voir le gentil loup. Il va t’aider à retrouver ton compagnon et tu vas apaiser sa faim. »

Saraban releva la tête et embrassa le bâtiment d'un long regard circulaire. Aucun doute, ils étaient dans l'Observatoire de Métron.

Techniquement... Tant que je suis avec toi tu ne profanes rien.

Elle fit plusieurs pas en avant, se dirigeant vers le centre de la salle, elle n'aurait pas pu donner de dimensions exactes tant cela lui semblait majestueux. Même mangé par le temps, la nature et encore bien d'autres choses, cet endroit restait phénoménal à ses yeux.

Peut-être pas autant que le temple d'Espera se dit-elle, mais quand même.

La lumière verte répandue par la mousse donnait à l'endroit des allures aquatiques, elle n'avait pas du tout l'impression d'être sur l'archipel. A la limite dessous, directement dans l'eau...
Le sol et les murs de pierre étaient restés en bon état, la plupart des statues n'avaient pas été défigurées et supportaient encore très bien le poids des années comme le poids du bâtiment. Ici aussi on retrouvait des petits globes posés sur des cornières en fer forgé, suspendus aux murs. Elle ne prit pas la peine de les allumer, elle aimait bien cette lueur verte qui baignait tout autour d'eux.

La jeune femme regarda vers le haut et avisa certaines parties lisses des murs. Des arcades apparaissaient régulièrement dans les murs, à chaque étage, on aurait pu y mettre des fenêtres mais il s'agissait de blocs de pierre totalement lisses, même la mousse n'avait pas pu s'y accrocher.

Croisées des Astres souffla t-elle.

Elle sourit et pointa une de ces arcades pour la montrer à Kiba.

Un peu de magie et d'aether et tu verrais les Abysses.

Saraban s'avança encore et se posta au centre du bâtiment, de nombreux mètres plus haut on distinguait l'arrondit du dôme.
Elle porta alors son regard sur le sol et s'accroupit avant de gratter et soulever la mousse qui recouvrait les dalles du sol. Elle en arracha une grosse partie avant de s'arrêter. Trois cercles entremêlés étaient gravés dans la pierre. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

La Triade de Galençon ! S'exclama t-elle.

La jeune femme avait l'air toute fière, elle était fébrile. Elle s'assit par terre, directement sur la gravure et contempla tout ce qu'il y avait autour d'elle. Ici aussi l'on aurait dû trouver une allégorie, comme à Espera ou au Reliquaire. Mais elle n'en vit pas la moindre trace. Sans doute le résultat de l'occupation de l'archipel lors de l'Exil.

A vrai dire... D'après ce qu'elle en savait, il manquait énormément de choses ici. L'Observatoire était complètement vide.

Kiba se redressa et laissa la chasse au casse croûte de côté.

« Les abysses… Ce lieu qui relie l’Asmodéa et l’Elyséa ? Le clan la plusieurs fois traversé… Mais je n’y suis jamais allé. Je suis né après que la meute soit revenue de ce côté d’Atréia. »

Il la regarda fouiller par terre. Elle avait l’air toute fier, toute heureuse, toute passionnée cet endroit devait signifier beaucoup pour elle.

« Qui est ce Galençon ? »

Quand Daedalus émergea de sa sieste, le soleil était en train de tomber derrière l’océan. D’après ces estimations, la mer commencerais à baisser d’ici une heure ou deux. Parfait, ce dit-il, c’est le temps qu’il lui fallait pour qu’il installe le campement.
Il partit en direction de la foret afin de chercher du bois pour le feu. A son retour, il commença à la mise en place du bivouac sur la plage. Alors qu’il allait faire un deuxième voyage pour faire des réserves de bois, il vit qu’il était observé par plusieurs loups restés non loin de là.

Si cela vous dit, allez chassez quelque chose qui puisse nourrir tout le monde, je suis sûr que cela fera plaisir à votre chef.

Il n’était pas sûr que les loups comprennent ce qu’il disait mais après tout, cela ne coutait rien d’essayer. Si à son retour les loups n’avaient pas bougé il n’aurait qu’à y aller lui-même. Il jeta un dernier regard au grand loup blanc qui était en train de l’observer. Daedalus lui adressa un sourire et repartit dans la forêt.

Akamaru regarda l’étranger. Qui était-il pour s’adresser ainsi à eux. Il n’était pas de la meute et Kiba avait juste dit qu’il n’était pas dangereux, rien sur faites ces quatre volontés… Chef… une notion toute humaine Son Kiba n’était pas chef, n’étaient pas leur chef… Encore un humain qui n’y connaissait rien dans l’ordre naturel. Le loup se leva et alla s’allonger prés des siens.

« Que voulait-il ? »
« Que l’on rapporte un gibier pour nous manger. »
« On pourrait le manger… »
« L’humain n’est pas bon à manger… »
« Et puis il est vieux… »
« Kiba apprécierait pas trop… »
« Ho non… »
«Mais ca ferait fuir cette… créature qui l’a ensorcelée… »

Ajoutèrent deux louves. Akamaru grogna et secoua la tête.

« Ca suffit ! Bande de vieilles louves vous ne voyez donc pas l’évidence… »

Jappa sèchement un loup au pelage roux.

« Calme toi Kuri tu sais bien qu’elles sont jalouses Mais elles se plieront à son choix devant l’évidence. »
« Et On fait quoi en entendant Kage ? On l’ignore »

« Non on va traquer un Daru où une proie similaire… Kage, Kuri, Akio avec moi »

Les quatre loups se levèrent et filèrent dans la forêt.

Saraban s'arracha de sa contemplation quand Kiba s'adressa à elle. Elle aimerait beaucoup lui faire partager tout ce qu'elle savait sur cet endroit.

De Galençon ! Emerine de Galençon, seconde Louve, Espera de Galençon ainsi que Métron de Galençon.

Elle réfléchit quelques secondes, essayant de trouver les bons mots.

Les loups ont des portées de plusieurs petits mais chez les humains ça reste assez rare. Emerine, Espera et Métron sont nés en même temps... Des triplés murmura t-elle. C'est peu commun chez les hommes.

Elle cessa de parler quelques secondes semblant absorbée dans ses réflexions.

Bref ! La famille de Galençon a apporté énormément à La Cohorte, ce sont des personnages... Importants. Elle haussa doucement les épaules. Illustres.

La jeune femme leva de nouveau la tête et passa son regard sur toutes la arcades qu'elle pouvait voir sans se faire un torticolis.

Les Abysses... C'est dangereux là-bas.

Kiba passa une main sur sa nuque… Espera, Metron… C’était ainsi qu’elle avait nommé les deux ruines qu’ils avaient visité.

« Si cet endroit se nomme Metron et la grotte Espera où se trouve Emerine ? »

Il passa ses bras autour d’elle et déposa un baiser sur sa Nuque.

« Tu y apporteras tout autant... Même plus… »

Il suivit du regard ce que fixait Saraban.

« Le danger n’a jamais arrêté un loup. »

Saraban eut un petit rire clair à la remarque de Kiba.

Emerine était une Louve, sa place était au village. Tu te souviens ? Cet endroit avec un bureau où tu avais tout mit par terre.

Elle lui adressa un petit sourire taquin agrémenté d'un clin d'œil complice.

La jeune femme se releva et épousseta tranquillement ses vêtements. Il devait être tard maintenant. L'endroit était magnifique mais finalement il n'y avait plus grand chose à voir.

On devrait rentrer, ça va faire un moment qu'on est parti. Et je commence à avoir faim.

Kiba lui décrocha un de ses sourires canins dont il avait le secret tout en s’éloignant son nez avait flairé quelque chose.

« Oui une jolie louve blonde au regard enjôleur ? Tout à terre... pfff Un jour nous y mettrons vraiment tout à terre»

Dit-il en lui laissant voir ses crocs et en poussant un petit grognement de désir.

Il bondit en avant et plongea sa main sous un rocher avant de la retirer aussi vite, un serpent s’agitait frénétiquement entre les griffes du jeune garçon.

« Pour le repas j’ai déjà l’amuse-gueule…. »

Fit-il en souriant. Il arriverait aisément à atteindre la conduite mais sa louve à moins de voler… Oui elle y arriverait.

Saraban suivit Kiba du regard, elle affichait un air grognon.
Un grondement remonta le long de sa gorge, faisant tressaillir sa trachée et passant entre ses mâchoires à peine desserrées.

Jolie blonde ? Maugréa t-elle.

Elle afficha alors un faux air dédaigneux et prit appui au sol de ses quatre membres avant de s'élancer en hauteur, ses ailes apparaissant dans un éclat bref. La jeune femme se dirigea avec vitesse vers l'ouverture de la conduite, l'aether de son dos disparut d'un trait alors qu'elle s'y engouffrait.

Elle se félicita d'avoir mit un pantalon, elle aurait eut sacrément mal aux genoux sinon. Mais elle était contente, elle n'utilisait pas ses ailes souvent mais elle s'améliorait à chaque fois. Ça lui plaisait.
Pourquoi elle était censée râler déjà ?

Jalousie
Ah oui...

Un ronchonnement se fit entendre depuis l'intérieur de la conduite.

Kiba rejeta au loin le serpent encore en vie.

« Désolé mais un autre repas m’attend. »

Il éclata alors d’un rire animal à la remarque de Saraban. Ainsi donc elle éprouvait de la jalousie à l’idée qu’une autre puisse lui ravir son regard. Sa louve ne supporterait donc aucune rivale ? Il ressentit en lui une certaine fierté.

Bon il fallait remonter là haut à présent. Il repéra des points d’accroche dans la paroi et s’élança. En quelques bonds il se glissa à l’intérieur de la conduite et regagna l’air libre.

« Endroit très intéressant, je suis content que cela t’ai plut cette petite visite. »

Une fois ressortie de la conduite Saraban attendit que Kiba la rejoigne. Elle contempla le sol quelques mètres plus bas avant de reporter son attention sur le ciel. La voûte céleste était dégagée et elle percevait d'infimes lumières très rapprochées. Elle se demandait souvent comment c'était de l'autre côté.
Tout ce qu'elle avait lu ou tout ce qu'on lui avait dit dépeignait un monde idyllique, baigné de lumière et de douceur.
Elle eut un petit sourire triste. Peu d'endroits sur Asmodae pouvaient se targuer d'être comme ça. Mais l'archipel restait un lieu à part, ils étaient bien ici.

Un bruit derrière elle la ramena à la réalité et elle se retourna. Kiba sortit de la conduite et vint se placer à côté d'elle.

Tu me ramènes beau parleur ?

Il s’agenouilla et passa un bras sous ses genoux, l’autre dans le creux de son dos. Il poussa un grognement et se releva en la soulevant.

« Beau parleur, beau parleur… et toi jalouse ! »

Fit-il, frottant son nez contre celui de Saraban. Il lui vola un bisou sur les lèvres et bondit sur le premier toit puis au sol. Il fila alors vers la plage.

Entre-temps sur la plage, Akamaru, Kuri, Kage et Akio, les loups au pelage blanc, roux, noir et argent avaient traqué et capturé leur proie, un Daru de bonne taille qu'ils avaient ramenés en le tirant jusqu'à la plage.

"Tu crois qu'il nous laissera lapart qui nous revient ?"
"Je ne pense pas."
"Moi non plus. On aurait du la prendre avant de le ramener"
"Il ne doit pas connaitre mais nous n'en dirons rien."

Trancha le grand loup blanc et il s'allongea sur le sable.

Daedalus avait pris assez de bois pour tenir une bonne partie de la nuit, il n'aura qu'à en rechercher plus tard. A son retour, un grand Daru était inanimé sur la plage et ces prédateurs assis à coté d'eux. Il sourit.

Bon travail ! Ya de quoi nourrir tout le monde avec cette bête.

Le gladiateur posa le tas de bois et s'étira de tout son long. Il commença ensuite à disposer le bois pour le feu. Il ce mit a parler dos au loup, comme si il parlais seul.

Je me souviens, il y à quelque année... 400 ans en fait... je m'était perdu dans les montagnes de Beluslan. J'avais trouvé une petite grotte pour passer la nuit et j'avais pu attraper un lièvre dans la journée. Quand mon lièvre fût cuit, un loup était venu au devant de moi, probablement attirer par la faim et le feu.
Daedalus sourit. Je me souviens encore de la tête qu'il a fait quand je lui ai proposé ma viande cuite, il est partit aussi vite qu'il était venu...

Daedalus ce retourna vers le groupe de loup.

Je suppose que c'est pareil pour vous n'est-ce pas ? Si vous avez faim, n'hésitez pas a vous servir, je cuirais le reste une fois que le feu sera prêt. J'ai juste une seule chose a vous demander... c'est de m'en laisser à moi , la Louve et votre chef.

Le gladiateur ce retourna pour continuer la préparation du foyer.

« Qu’est ce qu’il veut ? »« Qu’on se serve, il va la brûler »
« Pfff ils ne savent pas comment apprécier la viande. »
« Jacassez ! Jacassez et il l’aura brulée avant que vous n’ayez mis vos crocs dedans… »

Persiffla Akio en déchirant de ses crocs la peau fine du ventre du daru, il plongea sa gueule dedans fouillant dans les organes internes.

« Garde un morceau pour Kiba. »
« Oui garde lui le cœur. »
« Hey mais poussez-vous c’est moi qui ait le plus œuvré à la traque… »
« Non c’est moi. »
« Non Moi »
« pff n’importe quoi d’ailleurs je suis le premier dessus… donc premier servi… »

Le loup argenté enfonça sa tête plus profondément et arracha le cœur qu’il recracha sur le côté de l’animal avant de se prendre le foie et de s’éloigner pour le manger. Les autres loups vinrent se servir, prenant chacun un morceau qu’ils mirent au sol puis un autre pour eux. Sans un mot mais d’un commun accord ils ne touchèrent pas à un gros quartier de muscle sur le flanc de l’animal. Le laissant pour l’humain.

Une nouvelle heure passa sans que Kiba ne s'arrête une seule fois en chemin. Il la tenait toujours dans ses bras quand le rivage se dessina enfin entre les arbres et il ne la déposa au sol qu'une fois arrivés sur le sable de la plage.
Saraban le remercia d'un baiser léger sur la joue et se dirigea vers Daedalus. Celui-ci avait allumé un grand feu et un fumet s'en échappait Il avait l'air de faire cuire quelque chose. Elle tourna la tête vers les loups couchés un peu plus loin et avisa une carcasse presque dépouillée au sol.

Chacun sa tâche donc
Faut croire.

La jeune femme eut un petit mouvement du menton en direction du cadavre au sol.

Je pense que les morceaux crûs qui restent sont pour toi non ?

Elle s'adressa à Kiba dans un petit sourire avant de rejoindre le guerrier autour du feu et de s'affaler au sol.

Kiba vint s’asseoir prés de Saraban.

« En effet, Ils m’ont gardé le cœur et quelques morceaux que je partagerai avec les petits en premiers puis les chasseurs et finalement avec le reste de la meute. Une habitude qui marque notre cohésion. »

Il regarda Daedalus.

« C’est vous qui leur avez suggéré une chasse ? »

En effet, je ne pensais pas qu'ils iraient si vite. J'y aurai été à leur place sinon...

Avec un bout de buche brulée, il tassa le tas de braise.

Vous arrivez à temps, la cuisson de la viande devrait être pas mal à mon avis. Vos compagnons vous ont laissés quelque morceau cru apparemment...

Daedalus ce tourna vers la Louve qui semblait avoir faim au vue de son regard sur le feu.

Je vous en prie, servez-vous. Avez-vous trouvé quelque chose d'intéressant durant votre exploration ?

Saraban se mit à piquer des petits bouts de viande directement sur le morceau qui était toujours dans les braises. Elle secoua la main à plusieurs reprises, elle n'aimait pas le chaud.
Elle mâchonna distraitement plusieurs bouts de daru avant de répondre à Daedalus.

Nous avons vu, enfin aperçu, un petit bout de passé dit-elle dans un demi sourire.

Elle pinça les lèvres. Elle n'avait pas pris de globe cette fois.

Dommage
Hm.

Kiba partagea ses morceaux avec le reste de la meute avant de se faufiler au milieu des loups allongés sur le sable.

« Dormez bien, demain sera une longue journée de travail »

Fit-il en caressant quelques cranes çà et là puis revint prés du feu et s’allongea aux côtés de Saraban. Il la regarda s’endormir et fit de même après avoir prévenu Daedalus qu’il n’était nullement nécessaire de monter une garde et qu’il pouvait lui aussi dormir paisiblement.

Kiba se réveilla bien avant l’aube, la marée avait déjà quitté une partie de la plage et l’on pouvait voir à présent une partie du navire émerger de l’eau. Une heure ou deux de plus et il serait possible de s’occuper de l’avarie. Il était doc temps de le drosser un peu plus loin sur la plage.

Le jeune garçon ramassa les corde et s’avança dans l’eau jusqu’à la coque où il commença à fixer les câbles à tout ce qui pourrait en soutenir la traction.

Saraban ouvrit lentement les yeux, elle se tourna sur le côté pour se protéger des rayons du soleil. Il faisait déjà clair, la matinée avait bien commencé. Elle prit appui sur un coude et se redressa, cherchant Kiba du regard.
Celui-ci était déjà affairé à la remise en état du bateau, accompagné et aidé de Daedalus. Elle grogna. Son corps lui faisait mal, quelle idée de dormir sur du sable.

La jeune femme se leva et s'étira de tout son long, on entendit quelques petits craquements. Elle avisa les deux hommes un peu plus loin... Il se débrouillaient très bien à deux.

Elle retira ses habits un à un, pour ne rester qu'en sous-vêtement, et se dirigea vers le bord de l'eau. Salée ou pas, elle en avait besoin pour se réveiller.
Saraban y pénétra avec lenteur et précaution jusqu'à la taille avant de soudainement plonger, s'immergeant totalement. Elle réapparut plus loin quelques secondes plus tard.

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