Aprés la tempête.

La mer charriait encore sur la plage des restes de la tempête qui avait fait rage deux nuits auparavant. Le vent avait balayé des iles sur la mer nombre de branches d’arbres et les courants avaient drossé le fond marin, arrachant toutes sortes d’algues. Tout cela l’océan le recrachait à présent sur les plages de cette ile, la plus grande de l’archipel que constituaient les sibyllins.

La plage était déserte sur ce versant nord de l’ile, pas une âme à l’horizon, pas un bruit si ce n’est le roulement saccadé et répété des vagues. Un individu dont seule la tête émergeait gagna la plage et sorti de l’eau. Il s’agissait d’un jeune homme, presque encore un enfant, son corps nu, tanné par les rayons des astres ruisselait de gouttelettes d’eau, il laissa tomber au sol le sac qu’il tenait à l’épaule et secoua sa tête puis dans un mouvement des plus curieux, les quatre membres sur le sol remua tout son corps comme le font les animaux afin d’en chasser l’eau qui recouvrait sa peau.

Lorsqu’il se jugea suffisamment sec, il se redressa et jeta sa tête en arrière, humant l’air, il inclina sa tête d’un côté puis de l’autre et sourit. Il se retourna et regarda l’ile au loin plus au sud. Il ramassa alors son sac et l’ouvrit, il en sorti un vêtement noir tout trempé qu’il déplia et étendit sur un rocher non loin sous les rayons lumineux. Il s’assit alors sur le rocher et détacha un étrange arc accroché au sac ainsi qu’un carquois. Le jeune garçon se mis alors à vérifier les différentes pièces et réglages de l’arc. Il passa sa main sur le vêtement qui était encore fort humide. Il s’allongea sur la pierre et laissa le souffle d’air caresser son corps alors qu’il ferma les yeux et sembla s’endormir. Seules de légères vibrations de ses narines et de l’hélix de ses oreilles trahissaient son apparent sommeil.

Les astres avaient poursuivit leur course et la matinée se terminait lorsque l’étranger ouvrit les yeux de nouveau, sa mains glissa sur le tissu, il était sec. Il bondit en bas du rocher et s’étira poussant un petit grognement. Il se sentit remis de sa très longue nage et enfila le kimono avant de passer l’arc et le carquois dans son dos ainsi que le sac qui était à présent vide, une fois le tanto qu’il contenait encore passé à l’arrière de sa ceinture. Il huma l’air et laissa sa langue glisser sur ses lèvres avant de trotter vers la végétation qui bordait la plage, là il ralenti puis s’arrêta avant d’inspirer profondément à nouveau. Il se mit alors à courir à toute allure dans une direction, pénétrant dans une praire de hautes herbes, sa course changea brusquement de direction à plusieurs avant de s’arrêter net il avait plongé au sol.

Une série de cris stridents émanaient d’un petit mammifère long d’une trentaine de centimètres et doté d’une queue de moitié taille. Le jeune homme le tenait fermement entre les griffes de ses mains.

« Désolé mais j’ai trop faim, pardonne moi. »

A ces mots il brisa net la nuque de l’animal et plongea ses dents dans sa chaire. Peu de temps après il ne restait au sol que des os nettoyés de toute viande et quelques morceaux de peau. L’étranger se leva et se remis en route tout en se pourléchant les doigts.

Il passa le reste de la journée à progresser rapidement sur l’ile, se dirigeant au nord et fini par s’arrêter le soir même aux abords d’un champ. Cette île était donc habitée ou du moins exploitée, ce qui confirmait ses doutes mais aussi ses craintes. Il se reposa quelques instants avant de reprendre sa marche au beau milieu de la nuit se laissant guider par ses perceptions. Le jour suivant il découvrit quelques fermes isolées mais décida de rester à l’abri de tout contact. Ses sens et le sentier au sol semblaient le mener vers le Sud, vers un village voir même un bourg au nombre important d’effluves que le vent et l’aether portaient dans sa direction.

« Hito to daeva desu »

Murmura-t-il à lui-même avant de disparaître dans la forêt qui semblait séparer ces zones agricoles du village des occupants de cette île.

Une journée de plus s’écoula où il observa à distance ce gros village et ses habitants, il y avait un port et un navire de bonne taille y était amarré, de plus petites barques occupaient une zone en retrait. Trois bâtiments séparaient ce ponton du reste du village qui s’étendait dans la forêt elle-même. Ce dont il se réjouit car il lui était des plus aisé de s’y cacher et de ne pas y être découvert. Ces gens ne semblaient pas hostiles ni belliqueux mais l’expérience lui avait appris que les apparences chez les humains et les daeva étaient bien trop souvent trompeuses. En peu de temps il avait fini par cataloguer les présences, ceux qui étaient de l’île et ceux qui n’en n’étaient pas, ils avaient du arriver via ce bateau. De repenser qu’on pouvait voyager la dessus le fit frissonner lui rappelant de mauvais souvenirs.

Si il avait eut plus de temps il aurait prolongé cette observation à distance durant plusieurs jours mais il ne pouvait se permettre ce luxe et devait avoir des réponses à ses questions assez rapidement et rentrer auprès siens afin qu’ils ne s’inquiètent pas trop de son absence. Il avait donné un délai d’une grosse semaine et trois jours s’étaient déjà écoulés. Il s’adossa dans les hautes branches d’un arbre et se plongea dans les spéculations sur son approche. Il fini par se décider, une approche par la plage semblait être la plus… anodine… Il avait vu des gens s’y promener, cela serait plus facile et moins suspect que d’apparaitre au coin d’une rue du village après y être entré par la frondaison. Bien que au fond il était quasiment dans le village en cet endroit. Mais la plage offrait l’avantage de pouvoir rejoindre la végétation et d’y disparaître aisément s’ils se révélaient hostiles et puis il n’y avait pas là de garde contrairement à l’intérieur du bourg.

Il irait donc à l’aube se positionner aux abords de la plage et s’y rendrait observant tranquillement et innocemment de là tout en se tenant sur ses gardes. Il se retira à l’écart et attendit l’aube pour se faufiler sur le sable et s’y asseoir dans une position que son père nommait Kiza, prêt à bondir à la moindre alerte. Là il ferma les yeux et en appela à ses sens olfactifs et auditifs qui l’informaient bien plus précisément que sa vision.

La matinée était passée très rapidement et midi allait bientôt venir sonner à la porte de son estomac. Elle avait laissé ses notes et le livre sur lequel elle travaillait pour aller piquer une tête avant qu'il ne commence à faire trop chaud.
La jeune femme parcourut tout le ponton et une fois au bout sauta en contrebas sur la plage, ses pieds arrivèrent dans l'eau et elle grogna en retirant ses chaussures.

Saraban s'éloigna vers le bout de la plage, là où la forêt reprenait ses droits et où l'ombre des arbres l'abriterait du soleil, quelle idée aussi de s'installer sur une île.

T'as pas eu le choix
C'est vrai ! s'exclama t-elle à haute voix
Mais tu l'as voulu
Oh tais toi tu veux, viens pas me gâcher le peu de temps libre que j'ai maugréa la jeune femme

Elle fini par trouver le bon endroit et retira la robe simple qu'elle portait, elle entra dans l'eau en sous-vêtements et s'enfonça jusqu'à la taille.
Elle claqua un peu des dents.

C'froid quand même
Jamais contente

L’avant midi s’achevait dans un calme absolu, Kiba n’avait perçu aucune présence se rapprochant de lui mais cela ne le gênait guère. Néanmoins son attente finit par être comblée lorsque qu’il perçu un bruit de pas dans l’eau ainsi qu’un grognement, cela venait de l’embarcadère. Les pas se rapprochèrent lentement puis s’arrêtèrent à bonne distance. C’était une femelle à l’odeur qu’elle dégageait, une éveillée aux senteurs de l’aether qui émanaient de son corps. D’où il était, elle ne le voyait surement pas car il n’avait pas cherché à être visible depuis les bâtiments même mais bien de qui s’aventurerait un peu plus sur la plage, se gardant ainsi une distance de sécurité.

« C'est vrai ! »
« Oh tais toi tu veux, viens pas me gâcher le peu de temps libre que j'ai. »

Tiens elle se parlait à elle-même car il n’avait ressenti personne d’autre. Cela le rassura un peu, il n’était donc pas le seul à faire cela. Un petit sourire s’esquissa sur son visage.

« C'froid quand même »

Le bruit du froissement de tissu, le bruit de vagues heurtant un corps, elle était à présent nue et dans l’eau. Il continua un instant à focaliser son attention sur elle, sur le flot d’Aether que dégageait son corps, il y avait là quelque chose d’étrange et de familier. Mais qu’importe si il devait le découvrir, cela viendrait en temps utile. Il était temps de se révéler tout en restant sur ses gardes. Les mains sur les genoux, assis sur ses talons, gardant les yeux fermés il se racla la gorge ce qui serait plus qu’assez à moins qu’elle ne soit sourde.

Saraban s'amusait à buller dans l'eau quand elle entendit un bruit venant de vers les bois, comme un raclement de gorge.

Les gens font ça pour signifier leur présence
Je sais dit-elle dans un grognement guttural

Elle chercha plusieurs secondes dans diverses directions avant que son regard ne soit attiré vers une forme, elle plissa les yeux et reconnu une silhouette humaine dont l'ombre se confondait avec celle des arbres, elle s'en rapprocha en quelques brasses rapides.
Elle inclina un peu la tête sur le côté et posa plus sérieusement son regard doré sur le jeune homme.

Moins de vingt ans
C'est sûr répondit elle dans un murmure

La jeune femme renifla vaguement et commença à sortir de l'eau et s'essorant les cheveux.

Qui es tu ?

« Je sais »

Fit-elle dans un grognement guttural qui attisa la curiosité du jeune garçon.

« C'est sûr.»
« Qui es-tu ? »

Finit-elle par lâcher avant de renifler vaguement l’air. Ce parlé était direct, franc mais ce qui l’intriguait le plus était la communication non verbale qu’elle avait émis. Quelque chose était différent chez cette jeune femme.

Il fallait qu’il tente sa chance au pire elle croirait qu’il avait toussé. Alors qu’elle sortait de l’eau il ramena une main vers sa bouche et poussa un bruit, mi-jappement, mi-grognement puis porta son poing à ses lèvres et feint de tousser. Ce bruit, tout aussi anodin put-il paraître était en fait dans la langue des canidés ce que l’on aurait pu traduire par une sorte de salut amical mais toute oreille non avertie aurait perçut cela comme une toux.

Il ouvrit les yeux lorsqu’il senti la jeune femme proche lui et la regarda en esquissant un léger sourire, se gardant de dévoiler ses crocs.

« Pardon… je suis Kiba et toi ? »

Fit-il d’une voix douce et sereine tout en replaçant sa main sur sa cuisse.

Elle était suffisamment proche de lui pour sentir son odeur, ça lui rappelait des souvenirs. Elle les refoula d'un revers de la main.
Elle perçut plus qu'elle n'entendit le son qu'il produisit avant de se mettre à tousser, elle resta coite quelques secondes avant de reprendre ses esprits.
Elle lui sourit alors franchement et sincèrement ce qui illumina tout son visage et fit briller ses yeux.

Tu dois venir de loin.

Elle se déplaça sur le côté et grimpa sur un des rochers exposés au soleil, elle s'assit en tailleur et attendit, le temps de sécher.
Après quelques minutes elle ouvrit un œil et regarda Kiba.

Je suis Saraban et ici tu es chez moi.

La jeune femme lui sourit.

« Tu dois venir de loin »

Ce sourire était franc et sincère mais le jeune garçon ne relâcha pas sa garde. Il l’observa s’asseoir sur un des rochers. Du regard il détailla son corps, déambuler nue devant un inconnu ne semblait nullement la gêner, pas plus que de supporter son regard sur son corps. Il en était presque certain, elle cachait quelque chose, quelque chose qui faisait d’elle plus qu’une humaine ou une daeva. Il refoula sa curiosité au plus profond de lui ce n’était pas le moment.

« Je suis Saraban et ici tu es chez moi. »

Chez elle ? Il n’avait perçut aucun marquage digne de susciter son respect mais les humains exprimaient une territorialité bien différente qui à ses yeux n’avait aucune valeur. Mais cette fois il ferait tout comme afin de ne pas causer de problème.

« En effet j’ai un peu marché. »

Fit-il en la regardant. Du plus profond de lui il senti une question que se pressa dans sa gorge avant même que sa raison ne laisse juger du bien de celle-ci.

« C’est donc ici le territoire de Saraban ? Alors j’y marche sans hostilité et demande le droit de m’y reposer quelques temps. »

Elle le trouvait étrange, dans un sens il lui rappelait plusieurs des enfants de son ancien clan mais elle le trouvait... Différent. Elle se fiait toujours à sa première intuition et cette rencontre ne dérogerait pas à cette règle.
La peau à peu près sèche, elle descendit de son perchoir et fit quelques pas pour attraper sa robe avant de l'enfiler. Elle sentait l'eau de ses cheveux lui dégouliner dans le dos mais peu importe... Là elle avait surtout faim.

Repose toi ici tant que tu veux.

Elle s'éloigna un peu et récupéra ses chaussures qu'elle avait laissé un peu plus loin, elle les enfila en sautillant puis se retourna vers Kiba.

Je vis dans le village juste à côté, si tu as faim tu peux venir à l'auberge. Et j'aurai des questions à te poser.

Elle fit demi-tour et s'éloigna en murmurant quelque chose comme "la ferme".

« Je vis dans le village juste à côté, si tu as faim tu peux venir à l'auberge. Et j'aurai des questions à te poser. »

Faim ? Oui il avait faim, il n’avait rien mangé depuis ce petit mustélidé deux jours auparavant mais il pouvait ignorer la faim.

« La ferme »

Entendit-il dans un de ces murmure à elle-même. Elle était vraiment étrange.

Cette invitation le tentait mais une fois dans ces murs il lui serait plus difficile de s’en sortir si ses intentions étaient hostiles.

« Votre honneur garantira-t-il ma sécurité ? »

Lança-t-il en se relevant à son tour. Il savait que les humains faisaient fi de leur honneur mais elle lui paraissait différente et ce mot avait peut-être pour elle un sens.

La phrase de Kiba la surpris tellement qu'elle se figea sur place. Elle se retourna lentement et le darda d'un regard sévère.
Sans savoir pourquoi elle se sentait terriblement attaquée par ces quelques mots.
Elle déglutit et passa sa langue sur ses canines, ça faisait longtemps qu'elle n'avait plus sentit poindre tant d'agressivité.

Elle se passa les mains sur le visage et retourna vers le jeune homme, elle se campa juste devant lui.

Ne me parle plus jamais de ta sécurité alors que je viens de t'inviter sur mes terres.

« Ne me parle plus jamais de ta sécurité alors que je viens de t'inviter sur mes terres. »

Le ton et l’intensité du regard de la jeune femme venait de confirmer ce qu’il pensait. Elle était plus que ce que son apparence ne montrait. Et Il ne risquait pour l’instant rien d’elle, aucun mensonge n’aurait pu imiter un tel regard, une telle tonalité.

Il passa alors ses mains derrière sa nuque et jeta sa tête en arrière tout en poussant un rire étrange, un rire animal, un rire canin.

« Alors, allons-y Saraban l’honorable, je pourrai dévorer un troupeau de yaru entier tellement je meurs de faim ».

Fit-il en se mettant en route vers ce village tout en riant de plus belle.

Elle se pinça l'arrête du nez et soupira avant de se retourner et de suivre Kiba vers le village.
Elle ne savait pas ce qu'était un troupeau de yaru mais elle ne pressentait rien de bon pour les stocks de l'auberge.

Il est bizarre
Très marmonna t-elle

La jeune femme accéléra sur quelques pas pour rattraper Kiba et marcher à sa hauteur. Elle n'allait pas attendre d'être au Louvart pour avoir des réponses.

Comment t'es arrivé ici ? T'as pas pris le navire.

Si quelqu'un était descendu du Carabin Noir elle l'aurait su moins d'une heure après. Il n'avait pas pu arriver par l'obélisque étant donné qu'il n'appartenait pas à La Cohorte.
Elle se gratta le menton, le but de vivre sur un île c'était quand même d'éviter que tout le monde puisse y accéder.

« Comment t'es arrivé ici ? T'as pas pris le navire. »

Et voilà les questions désagréables commençaient… Mais bon il en aurait fait de même à sa place. Si elle voulait jouer à ce petit jeu, il s’y lancerait aussi mais il ne trahirait pas l’honneur et ne mentirait pas.

« Par le sentier qui traverse les champs au sud. Et toi, tu fais quoi ici ? A part te baigner bien sur.»

Il huma l’air et laissa ses narines le guider vers le bâtiment d où venait la plus forte odeur de cuisine mais il leur faudrait quelques temps et quelques questions avant d’y arriver.

Elle gloussa vaguement en entendant sa réponse, par le sentier du Sud, ben voyons. Mais elle trouvait ça amusant.
Elle s'étira tout en continuant à marcher. Elle allait lui répondre avec moins d'ambigüité, elle n'aimait pas quand les choses traînaient en longueur.

J'attends et je rassemble ceux qui me suivront.

Saraban se fendit d'un sourire en coin. Pour elle, forcément, cette réponse n'était pas ambigüe. Elle poursuivit.

Et quand La Cohorte m'en laisse le temps, je viens me baigner. Et avant le sentier du Sud ? Ça m'étonnerait que tu sois arrivé en pleine mer en volant. Tu es tout seul ?

Elle allait poser une autre question mais se ravisa, elle avait bien le temps après tout.

« J'attends et je rassemble ceux qui me suivront.
Et quand La Cohorte m'en laisse le temps, je viens me baigner. Et avant le sentier du Sud ? Ça m'étonnerait que tu sois arrivé en pleine mer en volant. Tu es tout seul ? »

Ainsi donc elle menait une sorte de meute… qui devait s’appelait la Cohorte selon ce qu’elle venait de dire.

« Oui il est agréable de se baigner mais dommage que cette eau aie un si mauvais goût, trop salée…Pouah. »

Fit-il en secouant la tête et laissant une expression de dégoût traverser son visage.

« Avant le sentier, il y avait une prairie de hautes herbes et la plage. Et je ne suis pas seul je suis avec toi là. Non ?»

Lui répondit-il avec un sourire dont il avait le secret, si canin et innocent.

« Et ils te suivront où ces gens que tu rassembles. Z’êtes pas des pirates ou des massacreurs d’animaux innocents ? »

Qu'est-ce que disait Sissel déjà ?
Ah oui.
Rester calme et ne pas mordre. Enfin c'était plus simple pour elle, elle devait être plus vieille que les arbres au cœur de la forêt.

Elle arrêta de marcher, mit ses bras dans son dos et fixa Kiba. Elle affichait une mine calme, réfléchie mais pas franchement encline à la plaisanterie.

Tu ne pourras pas contourner mes questions plus longtemps. Je peux t'offrir l'asile, un foyer et de la nourriture. Mais pas si tu continues ce petit jeu.

Elle fit quelques pas en direction du jeune homme et lui tourna autour en le regardant sous tous les angles.

Ton histoire ne m'intéresse pas, je veux savoir comment tu es arrivé jusque chez moi. Et ce que tu veux.

« Tu ne pourras pas contourner mes questions plus longtemps. Je peux t'offrir l'asile, un foyer et de la nourriture. Mais pas si tu continues ce petit jeu.
Ton histoire ne m'intéresse pas, je veux savoir comment tu es arrivé jusque chez moi. Et ce que tu veux. »

Il la regarda tourner autour de lui avec amusement et une certaine fierté de l’avoir poussé à bout mais au moins il savait principalement ce qu’il voulait.

« Bon, bon, d’accord ne t’emballe pas Saraban l’impatiente. Je viens de la mer par bateau et j’ai fait naufrage lors de la tempête il y a quelques jours. Ce que je veux savoir… J’ai déjà ma réponse, savoir si vous êtes hostiles ou pas. »

Il inclina la tête sur le côté en la regardant.

« On t’a déjà dit que tu étais mignonne quand tu étais impatiente et énervée ? Sinon c’est toi l’alpha… heu la chef ici ? Décris moi cette cohorte veux tu ?»

Lâcha-t-il avant de se remettre en marche.

Elle le rattrapa en quelques foulées et une fois à sa hauteur lui donna un coup de hanche suffisamment sec pour l'obliger à faire quelques pas sur le côté.
Elle continua sa route comme si de rien n'était, l'auberge était maintenant en vue et on distinguait la fumée qui sortait de la bouche de cheminée.

Je suis toujours mignonne répondit-elle, pince sans rire
Ahah !

Elle lui confirma ensuite que c'était bien elle la "chef" mais en insistant sur le fait que tous ceux qui habitaient sur l'île étaient libres de leurs agissements et de leurs déplacements.

Le tout c'est de respecter les bases de La Cohorte. Nous sommes une sorte de rassemblement éclectique de gens qui ont tout perdu ou qui n'ont rien à perdre.

Elle pointa du menton devant elle, ils étaient arrivés à l'orée du village et l'auberge n'était plus qu'à quelques pas.

« Je suis toujours mignonne répondit-elle, pince sans rire
Le tout c'est de respecter les bases de La Cohorte. Nous sommes une sorte de rassemblement éclectique de gens qui ont tout perdu ou qui n'ont rien à perdre. »

« Je vois… en fait vous essayez de survivre dans un monde hostile sans trop vous faire remarquer… »

Si tel était le cas alors lui et les siens n’étaient pas fort différents d’eux en ce sujet tout du moins.

Il se frotta les côtes et se rapprocha d’elle alors qu’elle avait désigné du menton l’auberge.

« De ce que j’ai vu tout à l’heure je dirais que oui. »

Murmura-t-il d’une voix suave à son oreille avant de partir en avant et d’ouvrir la porte de l’auberge. Il entra tout en tenant la porte ouverte et d’un coup d’œil rapide examina et mémorisa les lieux ainsi que les personnes présentes. Il se tourna alors vers Saraban et lui sourit tout en laissant son odorat et son ouïe poursuivre leur analyse de l’auberge.

« Si Saraban ‘la toujours mignonne princesse’ veut bien se donner la peine d’entrer, les lieux sont décents pour sa présence… »

Ajouta-t-il sur un ton amusé.

Elle mit un pied à l'intérieur de l'auberge et se tourna vers Kiba, juste à côté d'elle.

Sans trop nous faire remarquer ? répéta t-elle dans un soupir vague
Un peu difficile pour toi

Un sourire carnassier se dessina sur son visage et elle répondit en inclinant un peu la tête sur le côté.

Je dirais pas ça comme ça, dit-elle dans un gloussement amusé

Elle pénétra dans l'auberge et héla Marine pour qu'elle serve deux repas, dont un très garni, avant d'aller s'installer à une table près d'une fenêtre. Elle avait chaud.

________
[hrp]
Kiba ayant eu son droit de passage sur l'île le Comptoir du Saltim' a remplit sa fonction.
Etant donné qu'ils sont maintenant dans l'auberge si tu veux poursuivre cet échange tu peux y entamer la suite du texte.
Aprés la tempête. 273176