[cross] De drôles de passagers

La plaque semblait tenir en place, Daedalus était satisfait. Kiba allait pouvoir bientôt embarquer avec ces compagnons pour l'île.
Il ce retourna en entendant un bruit d'eau qui n'était pas une vague. Il vit la Louve sortir la tête de l'eau.

Bonjour Louve, je vois que le soleil à eu raison de votre réveil.

Un grognement sourd se mit à remonter de la gorge de Kiba. Il donna alors un coup de marteau sur la plaque ce qui eut pour effet de l’érafler mais aussi d’attirer l‘attention de Daedalus qui se retourna. Kiba jeta un regard noir à son partenaire de travail avant de s’affairer à nouveau à la fixation des derniers clous. Le grondement cessa aussi subitement qu'il était venu.

« Encore une demi heure de travail sur la plaque puis le reste de la journée a écoper l’eau de la cale. Histoire de le remettre à flots. »

Il ne put s’empêcher de quelques regards sur le côté, admirant le corps de Sa Louve. Ses joues avaient pris une légère teinte écarlate. Mais quelque chose dans les traits de son visage révélait qu'un conflit avait lieu en lui en ce moment même.

Kiba ne savait trop que répondre. Elle était trop vêtue pour son regard et pas assez pour celui de la Sentinelle. Il appréciait et avait une relative confiance en Daedalus mais cet humain n’avait pas à la regarder dans cette tenue ! Il ne voulait pas paraître oppressant, mais lui mentir et dire que tout allait bien ne valait guère mieux. Il fit alors ce que son cœur lui dicta, la franchise.

Kiba se retourna et en douceur attira Saraban un peu à l’écart. Kiba lui murmura alors.

« Ne…. »

Il passa une main sur la joue de Saraban.

« S’il te plait, reste dans l’eau prés de lui pas sur le dos… Même si il n’a aucune mauvaise intention cela me fait hurler qu’il puisse poser son regard sur toi dans cette tenue… »

Sa voix était un peu hésitante…

« Cela me fait mal. »

Kiba baissa les yeux.

Daedalus souris, il voyait bien que cela embetait Kiba que la Louve vienne ainsi, presque nue. Une fois qu'elle fit demi-tour vers la plage, il s'adressa au jeune Kiba.

Vous n'avez à avoir aucun inquiétude à avoir de ma part vous savez... La Louve n'est vraiment pas le type d'asmodienne avec laquelle je penserais tenter quelque chose...

Malgré lui Daedalus fuyait la conversation, c'était une mauvaise idée après tout de parler de cela. En général c'était un terrain très glissant. Il continua donc son travail comme s'il n'avait rien dit.

« Merci »

Murmura Kiba en la regardant retourner vers la plage.

Il reprit le travail et écouta la remarque de Daedalus.

« N’en parlons plus, voulez-vous. J’ai une totale confiance en Saraban. Et de toute façon tu n'es pas son genre... »

Fit il avec un sourire bestial.

Il bondit alors sur le pont du bateau, ramassa un des seaux et descendit dans la cale. Il commença à écoper. Ils en auraient pour de longues heures mais avant le retour de la marée le bateau serait à nouveau à flots, prés à naviguer.

Une grande partie de l’après midi s’était écoulée avant qu’il ne sente ce léger mouvement, la quille s’était libérée du fond de sable sur lequel le poids de l’eau dans la cale la maintenait. Le navire avait retrouvé une flottaison. Pas encore assez pour les accueillir tous et naviguer en sécurité mais assez pour être balloter par le courant.

Daedalus bondit sur le pont, accrocha une corde à la rambarde, l’autre extrémité à quelque chose de massif et le balança à l’eau. Ils poursuivirent d’écoper à deux jusqu'à ce qu’il n’y presque plus d’eau à bord.

« Partons-nous maintenant ? »

Demanda la sentinelle. Kiba regarda le ciel et les astres lumineux il ferait nuit dans moins d’une heure.

« Et prendre le risque de Naviguer de nuit ? Je vais demander à Saraban ce qu’elle en pense. »
« Faites jeune Kiba, je vais m’assurer que notre travail tient et ne prends pas l’eau. »

Kiba plongea dans l’eau et barbota jusqu'à la plage, la marée remontait déjà. Il se secoua énergiquement puis s’avança jusqu'à la jeune femme qui était plongée dans la lecture d’une lettre. Elle ne le vit même pas arriver. Il s’inclina à côté d’elle et d’un mouvement rapide passa sa langue sous le lobe de son oreille avant de s’écarter. Saraban bondit et poussa un cri lâchant la lettre sur le sable.

Kiba éclata de rire, se serrant les côtes avant d’arriver à annoncer.

« Capitaine Saraban, les avaries sont réparées et le navire prêt à prendre la mer »

Fit-il avec une expression de dégoût rien qu’a l’idée d’être à nouveau balloté sur les flots.

Kiba se retourna et avança jusqu’au rivage, il cercla sa bouche de ses mains

« DAEDALUS ! ON RESTE ICI JUSQU’A L’AUBE ! ORDRE DU CAPITAINE ! »

Hurla Kiba, ce qui eut pour effet de faire trembler tous les loups. Akamaru se tourna vers lui.

« T’avais vraiment à crier ainsi ? T’es bien le petit de Tsume sama toi ! »

Kiba en unique réponse, haussa les épaules et inclina la tête. Le grand loup blanc se secoua, il avait vraiment des airs de Tsume quand il agissait ainsi et cela l'effrayait.

Kiba se rapprocha de Saraban et s’assit derrière elle. Passant ses jambes de part et d’autre de son corps. Il déposa quelques délicats bisous sur ses épaules.

« Toujours avec cette lettre. Tu as fais des progrès ? »

Kiba se sentait un peu inutile de ne pas pouvoir l’aider la dessus… Il secoua la tête… A quoi bon se plaindre il ne pouvait rien y faire. C’était écrit dans une langue qu’il ne comprenait pas il aurait beau la fixer des semaines durant qu’il n’aurait rien compris de plus. Sur ce il ne lui était d’aucune utilité mais il pouvait toujours la soutenir, être là quand elle en aurait besoin. Il poussa un grognement, sorte de mélange entre la résignation et l’espoir.

Ses mains glissèrent sur les flancs de Saraban et il la chatouilla un peu avant de plonger sa main dans une de ses poche du kimono et d’en ressortir une sphère presque aussi grosse que son poing. Il la déposa entre les jambes de la jeune femme.

« Ceci te remontera peut être le moral ? Je l’ai ramasse pendant que je cherchai à grignoter dans Métron. »

Lorsqu'il revint au rivage, Daedalus alla prendre sa hache qu'il avait laissée contre un arbre et ce dirigea vers Kiba et la Louve.

Puisque nous partons que demain matin je vais vous laisser ici pour ce soir... Je vais inspecter les environs, voir si quelque gisements oubliés par le temps sont accessibles. Avez-vous repéré quelque chose qui pourrais m'être utile lors de votre escapade la nuit dernière ?

Kiba releva la tête du cou de Saraban et regarda Daedalus. Il pointa sa main dans une direction.

« Par là à prés de huit kilomètres vous trouverez ce que vous cherchez dans une faille d’Atréia. Faites attention nous ne l’avons pas explorée et ne savons quel danger elle recèle mais en remonte l’odeur du métal. »

Il plongea à nouveau son visage sur la nuque de Saraban et y fit glisser sa langue.

« Bonne prospection Daedalus. Voulez-vous que Kiryoku vous montre le chemin ? »

Murmura-t-il.

C'est aimable à vous, mais je trouverais bien tout seul. Je reviendrais à l'aube.

Sur ce, il ce dirigea vers la forêt et disparu.

Kiba regarda le guerrier à l’imposante hache s’enfoncer dans la forêt attenante à la plage, il en aurait probablement pour toute la nuit mais il devrait être heureux. L’odeur de métal qui se dégageait de cette faille était importante.

Il plongea sa main dans le sable et en souleva une bonne poignée qu’il laissa lentement s’écouler tel d’un sablier sur le ventre de Saraban. Il lui sourit et décrit du bout des doigts de petits cercles autour de son nombril.

« Tu es merveilleuse Saraban, ta beauté n’a d’égal que ton caractère de louve et il me rend fou de toi… »

Il s’allongea sur le sable à côté d’elle et lui tint la main, entremêlant leurs doigts. Ils restèrent là sur la plage un long moment, se contentant de regarder le ciel, les nuages, leur regard se croisa et des sourires s’échangèrent, des mots doux furent partagés.

Le jour touchait à sa fin et l’air se faisait plus froid. Kiba vit la peau de Saraban frémir, sans un mot il se leva et alla fouiller dans son sac, il en sorti la veste de son Kimono et revint prés de la jeune femme. L’enfant loup posa alors le vêtement sur les épaules de Saraban.

Il lui sourit et murmura.

« Un instant »

Il se tourna vers la meute et jappa. Les loups se dispersèrent et disparurent dans la forêt. Kiba reforma un cercle de pierre. Il avait à peine fini que les premiers canidés revinrent, tenant dans leur gueule des morceaux de bois mort. Kiba alluma alors un feu. Ses compagnons avaient fait plusieurs allers-retours et un grand loup noir grogna.

« Non cela suffira merci beaucoup. Vous êtes de vrai Inuzuka. »

Les loups vinrent se blottir à la chaleur des flammes. Kiba s’était assis derrière Saraban et la serrait dans ses bras, frictionnant lentement son corps de ses mains.

« Tu as faim ? »

La jeune femme opina de la tête. Il prit alors la branche au bout de laquelle il avait planté un morceau de muscle cuit de leur prise de la veille. Il le fit réchauffer lentement au dessus du feu. Il ne put s’empêcher de faire une moue de dépit devant cette viande bien trop cuite à son goût… il l’aimait crue et encore gorgée de sang. Kiba détacha entre ses griffes des morceaux de chair chaude et les présenta à Saraban. Il cassa ensuite une noix de coco et ils partagèrent l’eau et la pulpe.

Ils s’allongèrent sur le sable et Saraban s’endormit, lovée contre Kiba se serrant dans ses bras et son étreinte protectrice. Tout autour d’eux les loups s’étaient assoupis.

Au petit matin, Daedalus était de retour, il trainait un lourd sac chargé de minerai, visiblement le maitre forgeron avait trouvé son bonheur. Kiba lui fit de ne pas faire de bruit en le voyant arriver. Saraban dormait encore dans ses bras mais ils ne pouvaient attendre plus au risque de rater la marée et ce sans compter qu’il fallait aller récupérer la seconde barque de l’autre côté de l’île. Il se mit à déposer de petits bisous dans le cou de la jeune femme et lui caressa les flancs. Ce qui fini par la réveiller et lui valut quelques grognements dont il ne sut déterminer si ils relevaient plus de la réprimande ou de la satisfaction.

Le navire était de bonne taille et largement plus grand que la barque. Ses presque vingt mètres long le rendaient difficilement manœuvrable pour une seule personne et Saraban aurait besoin de leur coopération. Elle se demandait comment ils n’avaient pas fait naufrage avant de s’échouer ici, d’autant plus qu’il n’avait visiblement aucune expérience antérieure de la navigation. Elle s’était amusée de le voir grogner, japper, aboyer pour forcer tous les loups à remonter à bord. Elle aurait bien voulu comprendre tout ce qui avait été dit entre eux et l’enfant-loup. Une fois de plus elle réalisait combien le monde de Kiba était celui du règne animal et non des hommes.

Kiba lui demanda de les amener directement sur la grande et de ne pas naviguer jusqu’au port du village. Requête que Saraban accepta, débarquant Kiba et sa meute le long d’une plage de lîle. Les loups se regroupèrent alors autour de lui et une longue discussion s’entama, conversation totalement incompréhensible pour la jeune femme et le guerrier. Le jeune garçon serra alors très fort chaque loup dans ses bras avant de retourner en compagnie d’un seul des siens vers les flots et l’embarcation qui les sépareraient. Saraban vit alors la meute s’éloigner et disparaître dans les terres intérieure de l’ile. Elle fit comme si de rien n’était mais elle aperçut les larmes couler sur les joues du jeune daeva.

De par sa dimension et la mer calme ; ils furent moins ballotés que sur la petite barque, Kiba et son compagnon canidé furent épargné du mal de mer. Et c’est à la nuit tombée qu’ils accostèrent au village des Sibyllins.