Une pioche, une pomme, un sceau d'eau... une passion !
Les yeux de Zarkan étaient aussi humide que l'air, le temps semblait partir à l'orage... Il ravala par deux fois glaires et salives, il semblait en avoir gros sur le coeur, mais comme toujours depuis sa naissance, il était seul.
Livré à lui-même, sans personne après qui râlait, personne auprès de qui trouver un simple réconfort...
Sa mission l'avait pourtant enorgueilli d'un précieux souhait : celui de la liberté !
Troquant sa modeste soutane contre un vieux pantalon d'où on pourrait comprendre l'expression humaine "bleu de travail", le torse nu et le dos courbé laissaient entrevoir les fatalités... Folie de ses semblables, cruauté et zêle de ses bourreaux.
Les cicatrices avaient laissé place à des traces de violence, mais la douleur physique n'avait pas plus disparu que celle mentale, laissant encore deviner les innombrables coup de fouet et autres sévices.
Son dos craquelait encore malgré son relatif jeune âge, il faudrait encore plusieurs semaines sans châtiments pour ne plus ressentir les effets d'un autre âge.
Il retourna la terre avec motivation, le geste était sûr, profond et responsable.
Découpant la pomme avec précision, il pris soin de mettre à vif les pépins afin d'en accélérer la germination.
Son travail se terminait ainsi, en rebouchant la tombe de celle qui donnera un jour la vie.
Visiblement ému :
"Avec toi... J'enterre mon passé ! De tes entrailles, tu donneras naissance à l'avenir. Soit vivace, n'espère rien... Traces ta propre route, et n'oublies jamais qu'en donnant la vie, tu engendres ainsi la mort". - Citation :
- Ce petit passage fait suite à l'échange entre Zarkan et Fréson à l'Auberge, visible par ici (lien)